Le 13 février 2016 • par Alison Phnom Penh ou la découverte d’un autre Cambodge La capitale cambodgienne nous ouvre les yeux sur une réalité plus sombre et bien différente de l’ambiance d’Angkor. Trois jours dans les ruines et les temples nous ont émerveillés et nous ont fait réaliser le génie des architectes et ingénieurs de l’époque. Depuis, nous avons regardé quelques documentaires expliquant la vie et le faste de cette immense cité, la plus grande du monde au Moyen Âge. Arrivés à Phnom Penh, nous avançons dans l’Histoire du Cambodge et en apprenons plus sur les Khmers rouges. Voilà le paradoxe des cambodgiens : avoir réalisé l’une des plus belles prouesses avec Angkor, et l’un des plus grands génocides du siècle dernier avec les Khmers rouges. Il est étrange d’imaginer la violence qui régnait ici il y a seulement 40 ans face à l’extrême douceur des cambodgiens que nous rencontrons. Nous nous devons de planter le décor pour vous expliquer ce que nous avons vu à Phnom Penh. L’Indochine française prend fin en 1954 et le Cambodge retrouve son indépendance. S’ensuit une guerre civile qui débouche sur la prise de pouvoir des Khmers rouges. Ils gouverneront le pays de 1975 à 1979. Dirigé par l’Angkar (« l’Organisation ») avec à sa tête Pol Pot, ce parti communiste radical rêve d’une société communiste sans classes, gommée de toute influence capitaliste, occidentale ou religieuse. Commence alors un « nettoyage » violent du peuple cambodgien. Les intellectuels et supposés opposants au régime sont arrêtés, emprisonnés, torturés pour obtenir des « aveux » sur des actes qu’ils n’ont pas commis. Les aveux obtenus, ils sont exécutés. Environ 1,7 millions de personnes sont tuées, soit environ 20% de la population ! D’autres cambodgiens subissent l’éclatement des familles et sont envoyés dans des fermes de travail forcé pour travailler dans les rizières jusqu’à ce que mort s’ensuive. Voilà pour les faits. Nous avons visité la prison Tuol Sleng plus connue sous le nom de « camp S21 », dirigé par le bourreau Douch dont le procès a eu lieu entre 2009 et 2012. Ensuite nous sommes allés à Choeung Ek aussi appelé « champ de la mort ». Les prisonniers qui n’étaient pas encore morts étaient amenés dans ce coin de campagne pour être achevés et enterrés dans des fosses communes. Nous nous arrêtons là pour les détails sordides et laissons ceux qui le souhaitent se renseigner d’avantage sur cette période très noire qui nous rappelle un peu notre histoire. Les photos sont légendées pour plus d’explications mais attention aux âmes sensibles. Nous n’avons rien photographié au Camp S21 par respect et par pudeur, les photos que vous voyez sont issues de sources internet. De Phnom Penh, nous retenons aussi quelques balades dans la ville, plutôt aérée et agréable. Nous y étions pendant le Nouvel An Chinois et il y avait pas mal d’animation le soir. Un point négatif : la circulation totalement anarchique et dangereuse alors que dans les plus petites villes on circulait sans problème. Nous avons fait une petite chute en scooter, à force d’en louer cela devait bien arriver ! Au final, quelques égratignures que nous bétadinons avec patience 🙂 Après Phnom Penh, nous avons pris la route (en car !) pour Kampot, une ville au sud du pays, et nous reposons le pied de Thibaud en attendant de pouvoir poursuivre nos visites…
Nous conseillons le visionnage du film « L’image manquante » de Rithy PANH, chez Arte Editions; une reconstitution de cette période atroce à travers l’histoire du réalisateur et de sa famille, mise en scène grâce à des figurines en terre. Répondre
Merci pour la suggestion 🙂 je viens de le trouver sur le net alors on va pouvoir le regarder bientôt. C’est dommage qu’on parle si peu de cette période de l’Histoire du Cambodge, elle gagne à être connue. Répondre