Kharkhorin et la vallée de l’Orkhon

Nous arrivons à Oulan-Bator un jour avant la maman de Thibaud pour réserver un hôtel correct et la bichonner 😉 Colette nous rejoint en Mongolie pour trois semaines. Nous allons la chercher à son arrivée à l’aéroport international Gengis Khan. Grand stratège de guerre, Gengis Khan est le héros national mongol : il a fondé le plus grand empire continu du monde, a uni le pays et a puissamment combattu les chinois.

Quelques embrassades entre mère et fils, deux nuits pour récupérer du décalage horaire et tout de suite, nous partons en quête d’aventure du côté de Kharkhorin (ou Karakorum). Un bus local nous emmène dans l’ancienne capitale mongole en six heures.

A peine arrivés en Mongolie nous percevons la singularité du pays, coincé entre la Chine et la Russie. Sans connaître cette dernière, nous sentons son influence dans la culture mongole et dans l’architecture. En fait, peu de choses ici rappellent la Chine et ce n’est pas étonnant : comme nous l’a si bien dit un expat’, « les chinois ont construit une muraille… ». Autrement dit, chinois et mongols ne s’apprécient guère. Ils partagent toutefois le bouddhisme, auquel les mongols ont superposé le chamanisme.
D’autres facteurs de dépaysement pour nous : des paysages immenses et dénudés, une nature brute et belle, peu de modernité et 1,7 habitant au km² (vs 141 hab./km² en Chine).

L’attraction phare de Kharkhorin est le monastère Erdene Zuu, l’un des plus anciens et des plus grands de Mongolie (XVIème siècle). Le mur d’enceinte compte 108 stupas et 62 temples ont été construits à l’intérieur. Aujourd’hui il n’en reste plus grand chose : quelques bâtiments, un grand champ d’herbes hautes qui révèlent des traces d’anciennes yourtes, de fondations et quelques vieux chemins pavés.
La Mongolie a subi des « purges » staliniennes anti-religieuses dans les années 1930-40 qui ont décimées les moines bouddhistes (des milliers de morts). Après la chute du communisme dans les années 1990, les très rares monastères qui tenaient encore debout ont repris une activité religieuse. Nous avons eu la chance de tomber sur une cérémonie au monastère Erdene Zuu. Écouter simplement les moines chanter ensemble et se laisser porter par leur transe rythmée est magique.

Nous complétons cette visite culturelle par un tour au musée local. Il est petit et synthétique, mais vraiment intéressant : on en apprend plus sur l’histoire de la Mongolie, la ville de Kharkhorin, les fouilles de la cité antique de Karakorum et le mode de vie des mongols.

Hormis le monastère et le musée, Kharkhorin n’a pas grand chose à offrir : la ville est petite mais très étendue, les maisons sont basses et usées, il y a un ou deux « mini-market », c’est tout 🙂
Il est donc temps de voir la Mongolie, la vraie : ses plaines vertes, ses animaux en liberté, ses cours d’eau changeants… Et c’est ce que nous faisons. Nous louons les services d’un chauffeur pour deux journées dans la vallée de l’Orkon, une belle rivière avec cascade et gorges. En théorie, on ne se déplace ici qu’en 4×4 car il n’y a pas de routes, que des pistes, de l’herbe, des trous et des cailloux. Notre chauffeur, lui, a une voiture type Renault 19 tunée et bricolée avec de bonnes suspensions. Il nous conduit pendant plusieurs heures jusqu’à la cascade où nous montons notre campement.

Elles sont belles nos photos non ? Vous avez pu vous apercevoir que le temps n’est pas vraiment au rendez-vous et que même si notre super réchaud à bois nous sert, faire partir le feu avec du bois mouillé constitue un petit challenge comme on les aime !
Voilà comment notre belle expédition se passe en réalité : une arrivée sous la pluie, un montage de tente humide, un repas sous une bâche, les parapluies et les imperméables de sortie, des duvets imbibés, une sortie nocturne pour couvrir notre tente qui -surprise- prend l’eau, et un retour en catastrophe avec une voiture qui patine dans la boue. Nous remorquons même une voiture enfoncée dans la rivière car avec toute cette pluie continue, l’eau monte et les traversées de cours d’eau deviennent périlleuses.
Maintenant voyons les choses du bon côté : notre chauffeur mongol s’avère être un vrai pilote et excelle en conduite hors piste dans la boue. Il ne parle pas du tout anglais mais ça ne nous empêche pas de partager quelques rires avec lui quand on patine et que l’arrière de la voiture chasse dans les herbes glissantes. L’après-midi de notre arrivée, la pluie nous laisse trois heures de répit pour aller voir la cascade et se promener au milieu des chevaux en liberté. Voir les animaux évoluer sans aucun mors, rênes ou fers aux sabots est vraiment magnifique et si naturel qu’on se demande quand l’occident a-t-il bien pu oublier la nature brute de nos animaux d’élevage. Yaks, vaches, chèvres, moutons, chevaux vivent paisiblement avec leurs petits.

Nous repartons après une nuit mouillée, frigorifiés et les chaussures trempées mais avec un souvenir impérissable de la vallée de l’Orkhon. A Kharkhorin, nous prenons une bonne douche chaude et étendons toutes les affaires dans une chambre, en espérant que les prochaines expéditions ne seront pas aussi catastrophiques. Une chose est sûre, nous avons réussi à dépayser Colette !

3 commentaires

  1. Moi je crois que c’est le petit déjeuner de gras de mouton entre 2 tartines + morceaux de mouton dans un bol de lait qui m’a le plus dépaysée!!!

  2. Mdr Mamouuuuuune !!!

    J’adore la photo des retrouvailles à l’aéroport, vous avez vraiment l’air heureux de vous retrouver !! En même temps une petite Mamoune pas vu depuis si longtemps, ça fait toujours bien plaisir !!!

    Bon, c’est pas pour dire que le Népal c’était nul hein, bien au contraire, mais ce que vous avez fait là donne super envie, ça à l’air d’avoir été une aventure extraordinaire !!!

  3. La fontaine pas très mongole a été faite par un français, Guillaume Boucher, pour Khublai KHAAN (vu au musée des beaux arts…mais sans doute pas au musée des dinosaures!!!)

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