Vodkathon au lac Baïkal

C’est avec la fin du Transmongolien que nous entrons en Russie. Le train rejoint Oulan-Bator à Oulan-Oude en 24 heures, dont une dizaine d’attente à la frontière en pleine nuit ! Oui, car nous n’avons pas pris le « ticket international » qui permet de rester dans le même wagon de A à Z et de dormir au chaud. Nous avons suivi la technique des voyageurs petit budget : faire le voyage en deux tickets distincts, bien plus avantageux au final. Du coup nous sommes largués sur un quai bien frais vers 3 heures du matin et attendons là jusqu’en fin de matinée pour repartir.

Arrivés à Oulan-Oude, nous trouvons une auberge de jeunesse dans le centre et visitons tranquillement les lieux. Oulan-Oude est souvent comparée à sa voisine mongole Oulan-Bator. C’est vrai qu’on y retrouve l’ambiance détendue et le petit centre qui s’étale. Ici les vies mongole et russe forment un curieux et charmant mélange culturel. Sur la place centrale d’Oulan-Oude trône une imposante tête de Lénine, la plus grande du monde. Nous sommes aussi en Bouriatie, la partie de la Sibérie où vivent les bouriates, une ethnie mongole. Il y a donc beaucoup d’asiatiques mais aussi beaucoup de blancs. Nous avons pris l’habitude d’être en minorité, ça fait tout drôle de voir autant de blancs et de ne plus pouvoir distinguer les locaux des touristes.

Les gens nous parlent facilement en russe, puisqu’ils ne peuvent plus deviner que nous sommes des étrangers. Voilà l’occasion pour Thibaud de mettre en pratique les leçons de russe qu’il suit depuis plusieurs semaines. Première épreuve : réserver un transport pour Oust-Bargouzin, un village à 200Km au nord. Nous sommes dans un moment important de notre voyage car nous sommes arrivés au lac Baïkal, la plus grande réserve d’eau douce sur terre. Oust-Bargouzin est postée sur la rive Est et va nous permettre de goûter l’eau et de profiter encore un peu de la nature avant de replonger dans les grandes villes développées. C’est un petit patelin avec ses pistes sableuses et ses isbas (maisons) traditionnelles en bois.

Nous sommes descendus du bus depuis 30 secondes et voilà qu’un russe arrête son van et nous dit de monter, qu’il va nous emmener à une guesthouse sympa… Il ne parle que russe mais a un sourire communicatif alors on décide de lui faire confiance. Bien nous en a pris ! D’une part, le petit hôtel est très bien, en bord de rivière ; d’autre part notre cher Alexei va nous entraîner dans un vodkathon mais ça, nous ne le savons pas encore…
Alexei incarne le cliché russe : costaud, rieur, et alcoolisé. On pose nos sacs et tout de suite il nous dit qu’on a trois minutes pour mettre les maillots car on va aller se baigner dans le Baïkal alors que la nuit tombe. C’est parti : musique disco dans la voiture et direction la plage. Nous y passons la soirée à nous imbiber de vodka, les bouteilles défilent puis nous reprenons le van en zigzagant pour aller boire dans un « bar » complètement mort (rassurons nos parents : on roulait à 30Km/h dans une ville déserte). Musique, shots de vodka, danse… A 23h nous sommes déjà bien entamés et nous allons nous coucher 🙂
Le lendemain ça recommence, Alexei a une descente impressionnante (et non, tous les russes ne sont pas comme ça heureusement !).

Nous arrivons finalement à lui échapper une journée, le temps d’aller cuver notre vodka sur les bords du lac Baïkal tous les deux en camping sauvage. Nous obtenons ce que nous attendions du Baïkal : une mer d’eau douce calme, pas si froide que ça et un temps idéal pour faire un feu et cuisiner, tranquille, dans notre petit paradis.

Le troisième jour nous sommes de retour à l’hôtel et Alexei attend ses deux amis français fêtards de pied ferme. A coup de « davai davai ! » (« aller aller ! »), nous descendons encore quelques shots et trinquons « za loubov » (« à l’amour ! »). Décidément, nous avons bien enrichi notre vocabulaire 🙂 Une dernière soirée ensemble achève là notre vodkathon et nous sommes contents de reprendre la route pour Oulan-Oude le lendemain matin.
Après un au revoir un peu ému à Alexei, nous partons en quête du Graal de la matinée : le bus. Impossible à trouver. Puisque c’est comme ça nous allons faire du stop. La première voiture qui passe s’arrête et nous montons avec Serguei qui lui aussi ne parle que russe. Serrés dans sa voiture que l’on qualifierai plutôt de pot de yaourt, nous faisons les trois ou quatre heures de route dans une bonne ambiance et nous arrivons à bon port, merci Serguei !

Juste à temps pour les 350 ans d’Oulan-Oude ! C’est la fête dans la ville : les habitants affluent pour voir les spectacles, danses et concerts qui retranscrivent l’histoire de la cité depuis sa fondation. Nous avons pu assister aux répétitions de danse puis au jour J des représentations.

Une semaine en Russie et déjà nous emportons des souvenirs mémorables avec nous. On peut dire que notre traversée de la Sibérie commence bien !

6 commentaires

  1. je viens de faire plusieurs millier de km en peu de temps , j’avais bcp de retard (tout occupé q j’étais avec les » meules bleues » voir site officiel.) je suis tjrs autant bluffé . J’imagine que vous avez du vivre un moment exceptionnel pour les 350 ans d’Oulan Oude . j’adore la vidéo des répétitions.
    Bravo à la maman de thibaud qui a du braver le froid je ne sais plus ou !!!
    Au cas ou vous auriez besoin de faire la manche en arrivant, n’oublier d’acheter une casquette (rouge si possible avec la faucille et le ….. ), ça c pour Thibaud . Pour Alison je verrais bien une vieille tenue de babouchka (troué si possible) histoire de faire vraiment pitié. Oh oh on rigole pas !!! y’a d’la concurrence sur Paris …

    1. Ravis de voir que tu as de beaux projets optimistes pour nous ! 🙂 Nous faisons l’inverse : avec le retour en Europe reviennent les vêtements de ville propres et le confort, et ça fait du bien !

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